Parouir Sevak
Bonsoir
Le soleil décline,
Le jour se rétrécit,
Les montagnes accouchent d'enfants
Semblables à des ombres -
Qui, peu à peu, grandissent
Et enterrent leur mère.
S'appuyant sur une patte
Le tourbillon
S'élance vers le ciel -
Et confirme
Le mythe démenti de l'Ascension.
Un morceau de corps chau
- nommé oiseau
Frissonne doucement dans l'air froid.
Une femme se tient dans un champ concave :
Prolongation invisible
De l'axe invisible de la terre.
Coupable sans avoir péché,
Je m'accuse - sans témoins,
Reqroquevillé je murmure
Non plus pour celle-ci,
Mais pour l'éloignée, pour la mienne :
Bonsoir, mon esseulée.
(Vivi Yagciyan et Marc Delouze)
sources : "Poésie arménienne Anthologie des origines à nos jours", sous la direction de Rouben Melik